Sentiers de FoiVolume 10 - no 140

Le poème

Jean Bellefeuille
Puis, au son d’une musique douce, les cinq comédiennes et les cinq comédiens s’avancent au bord de la scène et clament d’une seule voix :« Pose-moi contre ton cœur, comme un bijou précieux.
Puis, au son d’une musique douce, les cinq comédiennes et les cinq comédiens s’avancent au bord de la scène et clament d’une seule voix : « Pose-moi contre ton cœur, comme un bijou précieux. Garde-moi près de toi comme un médaillon gravé à ton nom. Car l’amour est fort comme la mort, la passion implacable comme l’abîme. Ses flammes sont des flammes de feu; elles frappent comme la foudre. Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger. » C’est ainsi que se termine Le Poème, une pièce de théâtre inspirée du Cantique des cantiques, un écrit biblique millénaire qui est une ode à l'amour, à sa quête et à ses défis. La pièce, jouée par la troupe des étudiants et jeunes professionnels du Centre étudiant Benoît-Lacroix à Montréal, est la création collective de quelques personnes dont Violaine Paradis et Sébastien Gendron que Sentiersdefoi.info a rencontrés la veille de leur représentation à la chapelle du Grand Séminaire de Montréal. Le tout a commencé, nous ont-ils raconté, quand la Société catholique de la Bible (SOCABI), qui avait présenté en mars 2015 Le psautier des solitudes, un choix de psaumes récités par le comédien Michel Forgues, a voulu encourager la production, pour 2015, d’une pièce de théâtre portant sur le Cantique des Cantiques. Impressionnée par la pièce La dernière marche (Dead Man Walking) qu’avait présentée la troupe de théâtre du Centre étudiant Benoît-Lacroix au printemps 2014, SOCABI a demandé aux membres de la troupe s’ils accepteraient de produire cette pièce. La troupe, composée de jeunes croyants et de non-croyants, d’origines culturelles diverses, mais tous ouverts à la dimension spirituelle, a finalement opté pour une création collective qui suivrait d’assez près la structure du Cantique des Cantiques, version du bibliste Guy Couturier, mais présentée dans un décor contemporain, un café, où seraient mis en scène les difficultés, les espoirs, les attentes et les joies que vivent les jeunes d’aujourd’hui dans leurs démarches amoureuses. La pièce, intitulée Le Poème, est donc un reflet de ce qui se vit dans la société où l’amour est tantôt banalisé, tantôt vécu dans une profondeur mystique et souvent en recherche de vérité. Le rideau se lève sur un décor de café où, avant l’ouverture, seul dans la pénombre, Paul, un jeune homme handicapé, comptable et serveur au café, écrit sur l’endos des additions des poèmes sur l’amour qui sont en fait des citations du Cantique des Cantiques. Par le regard contemporain de la troupe, vous rencontrerez donc Ariane, jeune cinquantaine, déçue de son couple, dans son café où se jouent des rencontres, des espoirs et des élans du cœur de jeunes couples, mais aussi d’une jeune fille qui aspire à la vie religieuse et d’un jeune gay en recherche d’identité et d’amour. Les personnages se confiant les uns aux autres leurs tribulations amoureuses, Paul leur offre un de « ses » poèmes, ajusté à leur situation, tantôt pour en illustrer la souffrance, tantôt pour en faire ressortir la beauté, tantôt pour en montrer la profondeur, tantôt pour en nourrir l’espoir et les encourager à aller de l’avant dans leur projet amoureux. Dans cette histoire de la rencontre de deux désirs, chacun et chacune se laisse traverser par l’amour et le transforme. Et ce projet de théâtre ambitieux, d’abandon à la Providence de la part de comédiens amateurs, les a transformés eux et elles aussi. « Notre objectif que les gens sortent de la pièce avec le goût d’aimer, on l’a atteint pour nous-mêmes », nous dit Violaine. On ne peut pas se pencher pendant des heures et des jours sur le mystère de l’amour sous plusieurs de ses facettes contemporaines sans que cela ne questionne, ne marque ceux et celles qui sont entrés dans la peau de leurs personnages, plus attachants les uns que les autres. » La pièce a d’abord été jouée au Collège Notre-Dame les 20 et 21 mars derniers, puis à la chapelle du Grand Séminaire de Montréal, le samedi 6 juin. On peut maintenant la voir sur YouTube.

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