Sentiers de FoiVolume 05 - no 06

Les nouveaux rassemblements communautaires

Jean Bellefeuille
Nous sommes environ 120 personnes réunies au Centre Saint-Pierre, à Montréal, par la Commission Emmaüs en ce samedi matin 28 novembre 2009.
Nous sommes environ 120 personnes réunies au Centre Saint-Pierre, à Montréal, par la Commission Emmaüs en ce samedi matin 28 novembre 2009. Commission formée de représentants de plusieurs organismes chrétiens autonomes de Montréal. Je dirais que les deux tiers des gens se connaissent déjà parce que tout ce beau monde a, depuis des années, soif d’une Église différente et vient se désaltérer à tout ce qui donne un peu d’espoir. Comme le dit la lettre d’invitation : « Il se prépare quelque chose de neuf et il affleure dans plusieurs de nos efforts. » « Alors si on se parlait de nos convictions et de ce qui est porteur de vie et d’avenir », de dire un des promoteurs de l’événement. Pour ma part, j’ai choisi de m’intégrer à l’atelier Les nouveaux types de rassemblements chrétiens. Depuis plusieurs années, je trouve que tous ces croyants et croyantes progressistes qui désirent partager, apprendre, s’engager et célébrer autrement dans l’Église ici sont comme un peuple sans berger. Des 17 personnes de notre atelier, toutes semblaient à la recherche d’un groupe, d’une communauté de base, comme on les appelle au Brésil, où le leadership serait démocratisé, les ministères partagés, où les rituels seraient également démocratisés, portés par le langage de la vie de tous les jours, vécu dans le nouveau paradigme de l’égalité, et non pas dans le modèle patriarcal et hiérarchique. « Les modèles en place sont des éteignoirs », affirmait une participante. « Notre Église craque de toutes parts, disait une autre, mais, à travers ces "craques", nous apercevons l’émergence de croyants qui redécouvrent le vrai visage de Jésus qui ne vivait pas dans les temples, mais dans les rues. » Dans les « craques » apparaissent un Évangile libéré, une théologie libérée, une foi libérée et des croyants et croyantes libérés. Mais pourquoi vouloir faire Église, une Église pour quoi, pour qui? Nous étions tous d’accord pour dire que l’Église, c’est nous rassembler autour du Christ pour, comme lui, aimer le monde d’un amour gratuit, universel, avec une préférence pour les appauvris, les exclus. Nous rassembler pour retrouver l’espérance et l’énergie de l’engagement pour la vie du monde, sa libération, son bonheur. Nous rassembler pour célébrer un autre monde possible. Plusieurs l’ont en effet mentionné, la crise du capitalisme nous indique que notre monde est mûr pour un autre modèle économique basé sur la solidarité. Le capitalisme craque lui aussi et dans les « craques » apparaissent les fleurs d’un nouveau printemps. Ces fleurs sont les autres réalisations économiques fondées sur les valeurs de justice, d’égalité et de partage. Nous avons partagé nos convictions sous forme d’espoir parce qu’elles sont lourdes de promesses, mais nous avons aussi partagé nos craintes : notre crainte d’être trop petits, trop peu nombreux pour changer ces institutions économiques ou ecclésiales bien ancrées dans notre réalité. Notre crainte que les humains détruisent la vie sur la Terre avant qu’on ne change le monde. Notre crainte qu’on ne trouve personne pour nous réunir, chacun, chacune étant pris dans ses engagements et fatigué. Notre crainte de ne pas avoir de relève. Nous étions très majoritairement des têtes blanches présentes à la Commission... Nos craintes et aussi nos peurs : peur de confronter les forces en place de la société, de l’Église, d’en payer le prix, peur de faire les ruptures nécessaires. Malgré tout, c’est avec beaucoup d’espoir que nous avons terminé cette journée, la majorité des participants et participantes désirant se revoir pour continuer à donner forme à ces promesses que nous avons partagées. Pour plusieurs, cette journée du 28 novembre 2009 a ouvert le chemin à une autre manière de faire Église ensemble. Nous avons encore beaucoup de progrès à réaliser pour y parvenir, mais les bases sont placées.

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