Pendant les fêtes de la Fierté des 14 et 15 août 2010 à Montréal et lors de la fête Arc-en-ciel à Québec, du 3 au 5 septembre, deux paroisses francophones inclusives1 de l’Église Unie du Canada au Québec ont affiché leur présence à ces journées communautaires.
Pendant les fêtes de la Fierté des 14 et 15 août 2010 à Montréal et lors de la fête Arc-en-ciel à Québec, du 3 au 5 septembre, deux paroisses francophones inclusives
1 de l’Église Unie du Canada au Québec ont affiché leur présence à ces journées communautaires. Les animateurs du groupe chrétien Foi et fierté
2 (Église Unie Saint-Jean de Montréal) et les animatrices du groupe interspirituel Spiritualité Entre-nous
3 de Québec s’étaient rencontrés d’abord pour planifier une retraite œcuménique, comme cela se fait en Europe. Ils ont plutôt décidé de s’intégrer à des événements liés à la Fierté afin de créer des liens et de mettre en œuvre des alliances.
Fierté à Montréal
Depuis 7 ans, l’église catholique Saint-Pierre Apôtre assure une présence pastorale pendant la journée communautaire de la Fierté. Pour une première fois, un membre de l’Église Unie Saint- Jean a partagé un stand avec la contact francophone de S’Affimer ensemble/Affirm United
4 pour rendre enfin visible l’accueil inclusif de leur Église protestante. Nous avons eu toutes sortes de réactions. Au début de la journée, une femme, la croix au cou, s’est présentée au kiosque en disant qu’elle s’en allait à l’église « prier pour nous ». D’autres passants repartaient tout joyeux avec des feuillets d’information sur les réalités des orientations sexuelles et des identités de genre minoritaires. Une ex-religieuse m’a partagé ses déceptions en lien avec son Église. Comme les blessures prennent du temps à se cicatriser! Le groupe Foi et fierté de l’Église Unie a réuni au parc Lafontaine des gens de Québec, autant catholiques que sympathisants de l’Église Unie. Fait à noter, quelques personnes de la confession évangélique, soucieuses d’un accueil plus inclusif dans leur confession chrétienne ont aussi répondu à l’invitation.
La paroisse Saint-Pierre Apôtre a été la seule Église francophone à avoir invité d’une façon spéciale et publique les gens à célébrer la diversité. Des centaines de personnes avaient accepté l’invitation à célébrer les couleurs de l’arc-en-ciel bien en vue dans le chœur de l’église. J’ai été touchée lorsque l’animateur a souligné la présence de quelques membres de l’Église Unie. Malgré un discours catholique officiel homophobe, la paroisse Saint-Pierre-Apôtre, soutenue par les Oblats et les autorités diocésaines, est reconnue pour son accueil inconditionnel.
Grâce au Réseau des croyants et croyantes pour l’inclusivité (RéCI)
5, le groupe
Believe6 de St. James United Church invitait les gens à marcher avec eux lors du défilé de la Fierté. Les gens de
Believe offraient des « câlins gratuits ». Plusieurs ont fait des gestes d’approbation en voyant notre bannière.
Fierté à Québec
Pendant la fête Arc-en-ciel à Québec, plusieurs liens de réseaux et d’amitié se sont tissés. Un pasteur de la région de Montréal a partagé l’accueil à la table de Spiritualité entre-nous. Une travailleuse sociale de Toronto m’a parlé en français et un projet de rencontre s’est dessiné. Aussi, pour une 3
e année, nous avons célébré les avancées en lien avec l’inclusivité. J’ai été très touchée par les propos du pasteur disant que la table du stand au carré d’Youville où nous avons accueilli les gens était au moins aussi importante que celle autour de laquelle nous nous apprêtions à partager le pain et le vin...
Après avoir participé au repas organisé par GLBT Lutte à l’homophobie, nous nous sommes rassemblés pour une rencontre œcuménique. Grâce à l’accueil chaleureux du curé Pierre Gingras de la paroisse catholique Saint-Jean-Baptiste, une vingtaine de personnes se sont réunies pour échanger sur le thème : « Comment je nourris ma spiritualité dans un esprit œcuménique ». Un participant a raconté comment, tout en fréquentant l’Église catholique, il enrichit sa spiritualité avec des méditations orientales. Même si quelques personnes ont ouvertement exprimé leurs souffrances passées en lien avec l’Église catholique, la rencontre n’a pas bifurqué vers une critique stérile. L’accueil du groupe et la libération par l’expression franche ont semblé être apaisant pour ces personnes. Pour ma part, les lieux de collaboration avec l’Église catholique, pendant ces temps de réjouissance et de sensibilisation, furent un baume apaisant sur mes cicatrices.